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Profil d’entraîneure : Tessa May

Les « Profils d'entraîneur » de Volleyball Canada sont fièrement présentés par par Mizuno, supporteur de nos équipes nationales et programmes d'entraîneurs.

Du terrain aux lignes de côtés, Tessa May n’est pas restée à l'écart du sport bien longtemps.

May a passé quatre ans avec l'Université Simon Fraser, menant l'équipe à quatre saisons gagnantes d’affilée. Elle a été choisie au sein la première équipe d’étoiles de l’association GNAC en 2016, 2017 et 2018 après avoir reçu une mention honorable en 2015 en tant qu'étudiante de première année. Elle a aussi été sélectionnée au sein de l’équipe d’étoiles nationale de la D2 de la NCAA en 2018.

May a fait la transition vers le rôle d’entraîneure au terme de son parcours postsecondaire. Au niveau de la compétition en club, May encadrait à la fois des athlètes de volleyball de plage et de volleyball intérieur au BCO Volleyball Club. Elle a travaillé à de nombreux camps de jeunes ainsi que des cliniques en plus de passer du temps avec le programme d'excellence régionale de Volleyball Canada. Elle est actuellement entraîneure adjointe à l'Université Simon Fraser (SFU) et à l'Université Capilano (CapU).

Volleyball Canada a eu récemment eu l’occasion de s’entretenir avec May pour discuter de sa carrière d’entraîneure et de certains de ses points de vue sur le rôle d’entraîneure dans le sport.

Volleyball Canada : Comment as-tu fait la transition vers le rôle d’entraîneure? Est-ce que c’est une chose à laquelle tu as toujours songé?

Tessa May : J’étais déjà entraîneure ici et là, tout au long de mes études secondaires ainsi qu’à mes premières années à l'université. Je ne pensais pas que ça deviendrait un rôle à temps plein et je ne m'attendais pas non plus à ce que ce soit quelque chose qui me passionne autant, mais j'ai toujours aimé aider les gens à apprendre et à pratiquer ce sport que j'aime tant. Une fois ma carrière de joueuse terminée, j'ai eu l’occasion d'aider SFU et CapU. Entraîner des équipes de calibre supérieur m'a vraiment rendu accro à l'entraînement à temps plein.

VC: Qui est-ce qui t’a aidé dans ton parcours?

T. M. : J'ai eu la possibilité d'avoir de nombreuses personnes qui m’ont appuyé et m’ont servi de mentors au cours des dernières années. Bien sûr, ma famille m'a toujours soutenu en tant qu'entraîneure puisque nous avons toujours été très impliqués dans le sport, et ma sœur aînée Devon m'a toujours été là pour me soutenir et m’encadrer dans mon parcours au volleyball. Du côté des entraîneurs, Gina Schmidt et Rob Gowe ont été deux personnes qui m'ont vraiment aidé à devenir l'entraîneure que je suis aujourd'hui. Ils m’ont appris d'innombrables techniques et stratégies au cours des nombreuses séances d’entraînement et dans les matchs. Ils m'ont chacun donné l’occasion de travailler comme entraîneure à leurs côtés (Gina à SFU et Rob à CapU), ce qui m'a aidé à grandir dans ce rôle, me permettant aussi de mieux comprendre comment transmettre des compétences avancées et diriger des séances d’entraînement de qualité.

VC : Ta carrière de joueuse t’a permis d’accumuler un beau palmarès avec trois nominations au sein de la première équipe d'étoiles de la GNAC et une autre au sein de l’équipe d’étoiles nationale universitaire américaine. Comment crois-tu que ta carrière de joueuse t’a préparé à devenir entraîneure?

T. M. : Je pense que le fait d’avoir évolué à un calibre élevé pendant de nombreuses années m'a permis d’amasser une qualité d'expérience qui ne s’acquiert qu’en pratiquant le sport à ce niveau. Je pense que le fait de me retrouver dans des situations difficiles sur le terrain et d'apprendre à m'en sortir m'a aidé à acquérir une variété d’astuces qui a contribué à mon état d'esprit, tout en restant calme et concentrée. Ce sont des expériences que j’amène avec moi chaque fois que j'entraîne. Je pense aussi que le fait de jouer au sein d’une équipe universitaire permet d’acquérir des compétences en leadership qui sont très importantes dans le travail d’entraîneure. Je trouve que le fait d'avoir joué pendant de nombreuses années m'aide à communiquer avec les joueurs d'une manière plus complète.

VC: Qu’est-ce que ça te fait d’être devenue entraîneure à SFU, l’école où tu as joué?

T. M. : Occuper le rôle d'entraîneure à SFU est une expérience incroyable. Comme je l'ai mentionné précédemment, Gina est une mentore incroyable et j'ai eu l’occasion d'apprendre auprès d'elle au cours des dernières années. Encadrer l'équipe a aussi été une belle expérience. Évidemment, c'était un peu bizarre de diriger les joueuses qui étaient mes coéquipières, mais l'équipe ne m'a jamais fait sentir que je n’étais pas à ma place. Les joueuses sont toujours si réceptives et reconnaissantes de nos conseils que cela a énormément facilité la transition. Je me sens maintenant plus à l'aise dans le rôle d'entraîneure grâce à mes dernières années avec SFU et j’ai hâte de voir ce que cette saison nous réserve.

VC : Tu travailles maintenant à l'Université Capilano comme entraîneure adjointe, après avoir rejoint le programme pour la saison 2019-2020. Est-ce que tes débuts à Capilano ont été difficiles compte tenu de la pandémie de COVID et de l'annulation de la saison?

T. M. : Évidemment, la pandémie de COVID a été extrêmement difficile pour tout le monde et particulièrement pour les équipes sportives. Heureusement, nous avons connu une excellente saison 2019-2020. Ma première année à titre d’entraîneure à Capilano a été exaltante et amusante puisque j’ai eu la chance de rencontrer une toute nouvelle équipe et j'ai appris à m’adapter à une ligue complètement différente (PacWest vs GNAC). C'était amusant de faire face à différentes équipes qui m’étaient inconnues et d'apprendre à connaître chaque joueuse individuellement, comment elles aiment être dirigées et ce qui fonctionne avec elles. C'est toujours palpitant de rencontrer un nouveau groupe d'athlètes pour la première fois et ça peut être un défi amusant de trouver ce qui fonctionne le mieux avec chaque athlète. Heureusement, notre saison s’est terminée quelques semaines avant l’imposition de mesures restrictives au Canada. Nous avons connu une année extraordinaire en plus de remporter une victoire mémorable dans le tournoi éliminatoire. Je me souviendrai longtemps de ce résultat!

VC : Quel a été le plus gros obstacle dans ta carrière d'entraîneure et comment l'as-tu surmonté?

T. M. : Je dois dire que la pandémie de COVID a probablement été le plus gros obstacle auquel j'ai été confronté au cours de ma carrière d'entraîneure jusqu'à présent. J'ai eu l’occasion de continuer à diriger presque tout au long de la pandémie, à l'exception du confinement initial du printemps dernier. Il y a eu quelques éléments qui ont été plus difficiles pour moi tout au long de la pandémie et je crois que bien des entraîneurs pourraient s’y identifier. Il est devenu de plus en plus difficile au fil de l'année de proposer de nouveaux exercices et des compétitions engageantes au sein du groupe qui demeurent dans le respect des lignes directrices actuelles en plus de toujours garder les athlètes engagées, tout en apprenant de nouvelles choses. Cependant, cela m'a appris à vraiment faire preuve de créativité et à apprendre à innover au fur et à mesure. Bien que la pandémie ait été extrêmement longue et difficile pour tous les entraîneurs et joueurs, je pense que j’en ressors avec le sentiment d’être une meilleure entraîneure et cela m'a permis d'apprendre d'innombrables nouveaux exercices et activités, ce qui m'a donné encore plus d'outils à utiliser pour le futur.

VC : As-tu des centres d’intérêt particulier en dehors du volleyball et de l'entraînement? Si oui, comment trouves-tu l'équilibre entre cet intérêt et le volleyball?

T. M. : C'est une question difficile. La plupart du temps mes journées se composent de trois à cinq sessions d’entraînement différentes, donc je n'ai pas beaucoup de temps pour autre chose. Cependant, en dehors du volleyball, je m'intéresse beaucoup aux soins pour les sportifs. J'étais soigneure de l'équipe de SFU en plus de mon rôle d’entraîneure adjointe. Cela signifie que j'ai pu faire tous les bandages, les évaluations de blessures et de la prévention. C'était toujours vraiment amusant et emballant à la fois et ça marquait aussi une bonne différence avec mon travail d’entraîneur! Je m'intéresse aussi beaucoup à la psychologie du sport ou à la psychologie en général et j'envisage de retourner aux études dans un futur rapproché pour en apprendre plus dans ce domaine.

VC : Qu’est-ce qui te rend le plus fière quand tu penses à ta carrière d’entraîneure?

T. M. : Une autre question difficile! Je pense que c'est difficile de choisir parce qu'il y a déjà eu tellement de grands moments dans ma carrière qui seront difficiles à oublier. Évidemment, les victoires importantes des deux équipes universitaires sont indéniablement incroyables. Il n'y a pas de meilleur sentiment que celui qui t’habite quand tu gagnes une rencontre contre un rival; (autant comme entraîneure que comme joueuse!). Cependant, une chose qui me donne un grand sentiment d’accomplissement, c'est que quand je dirige des équipes de club. Je travaille généralement avec les moins de 18 ans. Chaque année, je suis agréablement surprise par les incroyables groupes de jeunes femmes que j'ai la chance de diriger. C'est incroyable de les voir grandir, faire leur entrée à l’université et suivre leurs rêves. Cette année, j'ai eu l’occasion d'aider une de mes athlètes au sein de l’équipe des moins de 18 ans à se trouver une équipe universitaire afin de poursuivre sa carrière de volleyball, et ce sentiment est irremplaçable.

VC : Quel est ton but ultime en tant qu’entraîneure?

T. M. : Je pense que mon objectif comme entraîneure change constamment. Entraîner et diriger mon propre programme universitaire serait un rêve, que je caresse depuis de nombreuses années. Toutefois, chaque année, mon objectif ultime est de transmettre autant de connaissances que possible à mes athlètes, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je pense qu'il est si important pour les jeunes athlètes d'avoir une personne auprès de laquelle elles peuvent s’inspirer, que ce soit un modèle, une mentore ou même une amie. J'ai eu la chance d'avoir tellement de femmes fortes à admirer, y compris ma sœur, mes entraîneures et mes coéquipières. Si je peux être cette personne pour quelqu’un d’autre, même si ça signifie que j’aiderais ne serait-ce qu'une seule athlète toute l'année, alors je sais que j’aurai fait mon travail.

VC : As-tu des conseils pour les nouveaux entraîneurs? Peut-être quelque chose que tu aurais aimé avoir – conseils, soutien, éducation, etc. – à tes débuts.

T. M. : Je pense que le plus grand conseil que je puisse donner est de se souvenir pourquoi vous avez commencé à entraîner au départ. Pour moi, j'ai commencé parce que j'aime ce sport et que je voulais m'impliquer autant que possible. Parfois, il est facile de se laisser emporter par tout le reste et d'oublier pourquoi vous êtes ici. J'essaie de prendre du recul au moins une fois par jour, pour me donner quelques minutes juste pour faire une réflexion. Repensez au chemin parcouru par les athlètes, regardez le match et rappelez-vous pourquoi vous êtes ici. Je pense que faire cela m'aide à me rappeler que ce ne sera pas toujours joli, mais que la beauté du processus en vaut la chandelle. Être capable d'aider de jeunes athlètes à devenir des joueuses de calibre universitaire, ou voir votre équipe inscrire quelques points contre un adversaire puissant, ce sont ces moments qui comptent vraiment. Sans oublier que c'est ce qui m'a permis de grandir en tant qu’entraîneure en plus de rendre ce travail d'autant plus beau et enrichissant !