Volleyball Canada

Actualités

Février est le Mois de l’histoire des Noirs

Entrevues de Mathew Silver

En l’honneur du Mois de l’histoire des Noirs, nous avons rencontré quelques athlètes de l’équipe nationale de Volleyball Canada pour en savoir plus sur leurs modèles. Ils ont cité un grand nombre d'icônes du sport, des sprinteurs olympiques retraités aux légendes vivantes du basketball (LeBron James figure évidemment sur la liste). En observant leurs idoles atteindre les plus hauts sommets, nos athlètes ont été motivés à rêver plus grand et à travailler plus fort. Étant aujourd’hui eux-mêmes des modèles, nos athlètes sont déterminés à rendre la pareille, en faisant tout ce qu'il faut pour inspirer la prochaine génération d'athlètes noirs. Voici ce qu'ils avaient à dire. 

Andrew Tucker, équipe nationale masculine de volleyball assis

Qui est votre modèle ? « Donovan Bailey, le sprinteur jamaïcain et canadien qui a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Quand j’étais enfant, c’est la première personne que j’ai entendu ma mère mentionner. Mes deux parents sont jamaïcains. Je suis né à New York, mais nous avons déménagé à Etobicoke quand j’avais deux ans. En regardant les Jeux olympiques, c’était la première fois que je voyais tous les pays concourir. Ce qui comptait le plus, c’était la représentation. Quand j’ai vu les Jeux à la télé, je me suis demandé si j’avais ma place sur cette scène? De voir Baily s’accomplir sur une scène aussi majeure, ça m’a permis de croire que je pouvais me rendre aux Jeux olympiques. »

Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’être un modèle ?

« Ça implique beaucoup de choses. Maintenant que je suis dans cette position, j'aime transmettre mes connaissances, que ce soit dans les sports ou dans la vie. Je fais beaucoup de conférences avec Parasport Ontario. Nous organisons aussi des démonstrations sportives : volleyball assis, basketball en fauteuil roulant, pétanque, etc. Mon frère, Nicholas, est lui aussi aux prises avec une déficience. Le fait de me voir jouer aux Jeux parapanaméricains de 2015 l'a incité à pratiquer lui aussi des sports de balle. Aujourd'hui, il joue dans un club à Brampton. »

Block image placeholder

Danny Demyanenko

Danny Demyanenko, équipe nationale masculine de volleyball en gymnase

Qui est votre modèle ? « LeBron James. J'ai toujours été un amateur de basketball. Il a toujours été au sommet de son art, non seulement dans son sport du basket, mais aussi dans la communauté. Au fil du temps, j'ai vu LeBron se développer comme athlète, activiste et philanthrope. De plus, son dévouement d’évoluer au plus haut niveau est incroyable. J'essaie de m'inspirer de la dévotion qu'il porte à sa récupération. J'ai lu quelques articles et, apparemment, il dépense 1,5 million de dollars par année sur son corps. J'essaie d'investir dans mon corps chaque année, surtout en ce qui a trait à l'équipement de récupération, afin d'optimiser mes performances. Je veux jouer le plus longtemps possible au plus haut niveau.

Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’être un modèle ?

« J'en suis très flatté. En fait, je suis à moitié dominicain et à moitié ukrainien. Cela me place dans une situation unique. J'essaie de rester en contact avec les deux communautés. Au Canada, il y a beaucoup de familles mixtes et je veux m'assurer qu'elles sont représentées. Je joue au volleyball à Montpellier, en France, depuis quatre ans. Récemment, deux enfants ont assisté à l'un de nos matchs. Ils étaient très enthousiastes à l'idée de voir quelqu'un comme eux pratiquer ce sport. C'était un grand moment pour moi. La communauté noire est de plus en plus représentée dans le volleyball. »

Block image placeholder

Brandie Wilkerson

Brandie Wilkerson, équipe nationale féminine de volleyball de plage

Qui est votre modèle ? « Serena Williams. Je peux m'identifier à elle en ce qui concerne le fait de partir de rien et de ne pas vraiment avoir de modèle dans son sport. Je suis née à Lausanne, en Suisse. Ma mère est suisse. Mon père est un Noir américain du Texas. Ils se sont rencontrés en Europe. Quand j'avais six ou sept ans, ils ont déménagé à Toronto, alors qu’ils étaient la recherche d'un endroit où la diversité culturelle se faisait ressentir. Nous avons vécu dans une communauté diversifiée et à faibles revenus appelée Rexdale. Comme Williams, j'ai baissé la tête et j'ai travaillé. J'aime la façon dont elle jouait avec agressivité et fougue, avec style et féminité, tout en changeant l'image du sport, en transcendant le genre et l’ethnicité. J'aime aussi son style sur le terrain. Elle porte des couleurs vives, des textures intéressantes et des coupes différentes. En dehors du terrain, c'est une femme d'affaires, avec sa ligne de vêtements. Je vois ses produits partout. Je pense que j'ai aussi l'esprit entrepreneurial. »

Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’être un modèle? « Si d'autres personnes de la communauté ne m'avaient pas encouragée, je ne serais pas là aujourd'hui. Ils m'ont inscrite dans un club de volleyball, m'ont acheté des chaussures, parce que ma famille n'avait pas l'argent nécessaire pour faire ces choses. Je pense que je joue un rôle dans l’ouverture des portes, en élargissant les perspectives des gens, en créant le potentiel pour que des histoires plus diverses puissent entrer dans de nouveaux espaces. J'ai la responsabilité d'éduquer et d'inspirer ma communauté, de faire en sorte que davantage de personnes qui me ressemblent se lancent dans le sport. Il est important de respecter l'histoire de la culture noire et de savoir qu'il y a beaucoup de traumatismes profonds qui ont besoin de guérir. Je veux pouvoir y jouer un rôle. »

Block image placeholder

Shainah Joseph

Shainah Joseph, équipe nationale féminine de volleyball en gymnase

Qui est votre modèle? « Destinee Hooker, ancienne attaquante extérieure de l'équipe nationale féminine des États-Unis. Quand j'ai regardé les Jeux olympiques de Londres en 2012, beaucoup de gens m'ont dit que je leur rappelais Hooker. C'était une joueuse de haute voltige et une compétitrice acharnée, comme moi. Je pense que c'était une question de visibilité. En grandissant à Ottawa, en jouant au volleyball de club, j'étais la seule athlète noire de mon équipe. J'avais l'impression de pouvoir m'identifier à Hooker, car je pouvais sauter très haut et m'accrocher à un panier de basket quand j'étais en sixième année. En regardant ses moments forts, j'ai compris que je devais sauter aussi haut que possible et frapper le ballon aussi fort que possible, chaque fois. J'ai fini par établir le record de l'équipe nationale féminine, avec un saut de près de trois mètres. »

Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’être un modèle ? « J'essaie de bien représenter mon ethnicité, par mes actions et mon comportement. Je suis une bonne coéquipière, je travaille dur, je gagne ma place dans l'équipe nationale. Je pense que cela promeut l'idée que tous les athlètes noirs du Canada peuvent avoir les mêmes possibilités que moi, quelle que soit leur ethnicité ou leur couleur. La seule chose qui compte, c'est le travail que l'on fait et la façon dont on traite les gens. »