14 juil. Général
La mise à disposition de ballons de volleyball à Surrey porte ses fruits
En vedette dans la communauté : Le deuxième d'une série d’articles mettant en lumière les communautés qui bénéficient de subventions du Programme de soutien au sport pour tous en volleyball. L'initiative Le sport communautaire pour tous, qui fait partie du Programme de soutien au sport, vise à éliminer les obstacles et à augmenter le taux de participation au sport des groupes sous-représentés.
Quand Kuda Mabiza regarde le terrain où il organise son programme gratuit de soccer et maintenant de volleyball pour la communauté de Surrey, en Colombie-Britannique, il n'a pas besoin de regarder bien loin pour voir comment son programme de sport communautaire aide les enfants à éviter les ennuis.
« De l'autre côté de la rue de ce terrain, il y a une piquerie bien connue des trafiquants de drogue. La drogue et les gangs sont une préoccupation majeure ici. La police le sait très bien, » explique Mabiza.
Le quartier Guilford de Surrey, où Mabiza dirige ce programme appelé Espoir Soccer, compte de nombreux Néo-Canadiens, réfugiés et de familles à faibles revenus pour lesquels le programme a eu une grande influence, notamment Hassan, 16 ans, dont la famille a immigré au Canada en provenance de l'Inde il y a plusieurs années.
« Il est très facile de tomber du mauvais côté, explique Hassan. Il y a un tas de jeunes qui se livrent à des activités telles que le trafic de drogue. Il n'est pas toujours agréable de fréquenter ce genre de personnes. Pour être honnête, cependant, j'ai l'impression que ce programme m'a aidé à retrouver certaine des choses que j'avais perdues dans le passé, en m'impliquant dans ce genre de groupes d'amis. »
Mabiza a lancé Espoir Soccer en 2016 et Hassan était l'un des premiers participants. Jusqu'à ce qu'Hassan ait des problèmes à l'école et abandonne le programme.
Maintenant qu'il a repris sa vie en main, Hassan travaille en tant qu'entraîneur bénévole et aide Mabiza à faire découvrir le volleyball aux enfants, y compris au jeune frère et à la jeune sœur d'Hassan.
« Mon objectif est d'inspirer les enfants et, je l'espère, de les éloigner de la voie que j'ai empruntée en utilisant le sport. J'espère faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'ils continuent à s'intéresser au sport, » explique Hassan.
En ce jour de juin, les sourires sur les visages des enfants montrent que c'est exactement ce qu'il fait. Des mini-matchs de soccer se déroulent d'un côté du terrain ; des filets de volleyball sont installés de l'autre côté et les enfants essaient de frapper des ballons au-dessus du filet, s'initiant ainsi aux compétences requises pour le volleyball.
Personne sur le terrain n'affiche un plus grand sourire que le fondateur du programme, Kuda Mabiza, qui a grandi au Zimbabwe et qui explique que les seuls sports qu'il pratiquait dans son enfance étaient la course à pied et le soccer parce qu'ils étaient gratuits.
« Ce programme sportif communautaire est une nécessité pour ces enfants. C'est la principale raison pour laquelle je le fais. En raison de mon propre parcours, j'ai vu l'influence que le sport peut avoir. »
L'argent nécessaire à la mise en œuvre de ce programme a été fourni par Volleyball Canada, qui a reçu cette année 425 000 dollars de Sport Canada pour contribuer au financement de 30 organismes de sport communautaire et leurs activités. Cela s’inscrit dans le cadre du Programme de sport communautaire pour tous de Sport Canada.
Mabiza a sauté sur l'occasion d'être l'un des 30 programmes afin de pouvoir acheter des ballons et des filets de volleyball qui font cruellement défaut et d'offrir un entraînement de volleyball pour que les enfants aient une autre option que le soccer.
« Certains parents nous ont demandé quelles autres activités nous proposions aux enfants qui n'aimaient pas le soccer. C'est alors que l'occasion s'est présentée de pratiquer le volleyball, explique Mabiza. Les enfants s'en donnent à cœur joie. »
Mabiza explique que les parents de la région n'ont souvent pas accès aux programmes de sport organisé en raison des coûts et du temps qu'ils y consacrent.
En plus d'offrir des activités gratuites dans le parc, l'association propose les mêmes programmes de soccer et de volleyball dans six écoles primaires de la région.
« C'est un excellent moyen de faire découvrir le volleyball à des enfants qui ne l'auraient jamais pratiqué auparavant. Comme nous sommes en plein air, des enfants passent dans la rue. Ils viennent nous voir et nous demandent s’ils peuvent essayer. »
Selon Mabiza, les enfants réalisent rapidement à quel point ce sport demande de la coordination. Il ne s'agit pas seulement de sauter et de frapper la balle avec force. Il y a des techniques et des compétences qu'ils doivent apprendre pour faire passer la balle par-dessus le filet.
Mabiza ajoute qu'il aime organiser le programme d'une manière différente.
« C'est moins structuré. Les enfants sont très enthousiastes à ce sujet. Il est très important d'être moins structuré quand on essaie quelque chose de nouveau. Les enfants peuvent être eux-mêmes quand ils le font. C'est vraiment génial à voir. »
Maria Enriquez-Quilantang a apporté des collations et des boissons pour les enfants et les autres parents ce soir, alors qu'elle regarde son fils Caye s'amuser en essayant le volleyball et le soccer. Caye, âgé de huit ans, souffre d'un trouble du déficit de l'attention (TDAH) qui l'empêche parfois de se concentrer et de participer à des sports organisés.
« Les personnes atteintes de TDAH ne sont pas attentives si elles ne sont pas intéressées. En revanche, quand elles sont intéressées, elles se concentrent », explique Mme Enriquez. Elle ajoute que Caye se réjouit de venir à ce programme chaque semaine et cite quelques autres points forts.
« C'est incroyable de voir Caye socialiser avec les autres enfants, écouter les entraîneurs, participer au soccer et au volleyball et jouer avec les ballons. Je suis très heureuse, car ce programme l'a vraiment aidé à grandir. »
Robin Keith, un autre parent, a trois enfants qui participent au programme et qui, à la fin de la soirée, bondissent avec une énergie débridée, comme s'ils avaient mangé trop de chocolat.
« On peut sentir l'énergie des enfants. C'est magique de voir tous les enfants jouer ensemble. »
Elle ajoute : « J'ai perdu mon mari il y a environ quatre ans, alors je suis seule. J'ai rencontré des difficultés (financières) et je ne pouvais pas me permettre de mettre mes trois enfants au soccer. Ce genre de choses est formidable pour les enfants, parce qu'elles les impliquent et qu'ils ne se sentent pas mis à l'écart. »
Mabiza affirme que l'ajout du volleyball au programme a été un tel succès qu'il espère le poursuivre à l'automne.
Hassan, entraîneur bénévole, dit qu'il a parfois du mal à rester sur la bonne voie, mais qu'il est déterminé à continuer à participer à ce programme. Hassan a été d'autant plus touché qu'il a récemment vu l'un de ses vieux amis tués dans une attaque à l'arme blanche dans un bus à Surrey.
« Je pense que c'est vraiment triste de voir des gens mourir à un si jeune âge et de voir tous les coups de couteau et toutes les fusillades qui se produisent. Cela me fait peur, mais cela me motive aussi à travailler avec plus d’ardeur pour être un meilleur modèle et pour me sortir, ainsi que d'autres enfants, de ces situations du mieux que je peux. »