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Profil d’entraîneur : Olivier Faucher

Les « Profils d'entraîneur » de Volleyball Canada sont fièrement présentés par par Mizuno, supporteur de nos équipes nationales et programmes d'entraîneurs.

Autrefois joueur vedette avec le Rouge et Or de l’Université Laval, Olivier Faucher est de retour dans les rangs universitaires et cherche maintenant à laisser sa marque comme entraîneur.

Faucher a été nommé entraîneur-chef de l'équipe féminine de volleyball de l'école cet été, marquant sa première saison à la barre de la formation. L’ancien joueur a été un élément clé de l'équipe masculine de 2004 à 2009, aidant l'école à remporter une médaille d'argent aux Championnats nationaux en 2009, où il a été sélectionné au sein de l'équipe d'étoiles du tournoi. Au cours de sa carrière universitaire, il a mené le programme à quatre championnats du RSEQ, a été nommé joueur par excellence du RSEQ, en plus d’être sélectionné au sein de la première équipe d'étoiles de SIC (aujourd’hui U SPORTS) en 2007, et a été choisi à titre de recrue de l'année à sa première saison au sein du RSEQ.

En 2007, Faucher s'est joint à l'équipe nationale masculine, évoluant avec ce groupe jusqu'en 2013. Son moment marquant avec Équipe Canada a été la conquête de la médaille de bronze à la Coupe panaméricaine 2011. Il a aussi joué au niveau professionnel en Europe avec des passages au Portugal, en France et en Estonie.

Après avoir annoncé sa retraite en 2013, Faucher s'est joint à l’organisation de Volleyball Québec à titre d'entraîneur et a été nommé à la tête de l'équipe masculine de volleyball du Cégep de Lévis-Lauzon, de la première division collégiale, pendant une saison. Il a été nommé conseiller technique et entraîneur-chef masculin avec Volleyball Québec en 2018, en plus d’être sélectionné en tant qu’entraîneur adjoint avec l'équipe nationale masculine pour la Coupe du monde 2019 ainsi qu’entraîneur adjoint au sein du programme national d'excellence de Volleyball Canada.

Volleyball Canada a récemment eu la chance de s’entretenir avec Faucher pour discuter de sa carrière d'entraîneur et de quelques réflexions générales sur le rôle d’entraîneur dans le sport.

Volleyball Canada : Comment avez-vous fait la transition vers le rôle d’entraîneur?

Olivier Faucher : Après ma carrière de joueur, le directeur général de Volleyball Québec m'a appelé pour voir si je désirais à m'impliquer comme entraîneur adjoint avec notre équipe provinciale. C'est là que mon véritable parcours d’entraîneur s’est amorcé.

VC : Est-ce quelque chose à laquelle vous aviez toujours songé ?

O. F. : Toujours? Non. Depuis ma troisième année universitaire? Oui. J'ai étudié en éducation physique pour devenir enseignant. À mi-chemin dans mon parcours universitaire, j'ai réalisé que j'aimais enseigner, mais que j'aimais enseigner aux enfants qui avaient un désir d’être au gymnase et d’y apprendre. C'est à ce moment-là que j'ai su qu'une carrière d'enseignant n'était pas pour moi à moins de devenir entraîneur. Même à ce moment, je ne savais toujours pas si je voulais en faire une carrière. J’y songeais, mais je voulais poursuivre ma carrière de joueur avant de penser à mon après-carrière.

VC : Qui vous a soutenu tout au long de votre parcours?

O. F. : Ce n’est pas une grande surprise, mais je pense évidemment à ma famille. Tout d’abord, mes parents. Ils m'ont toujours donné la possibilité de poursuivre mes rêves en grandissant, et ce, jusqu'à la fin de ma carrière de joueur. Sans eux, je ne pense pas que je serais allé aussi loin dans le monde du volleyball. Deuxièmement, ma copine! Nous sommes ensemble depuis nos années à l’université, alors elle sait, mais surtout, elle comprend à quel point le volleyball est une grande partie de ma vie, même si cela signifie que je ne suis pas à la maison tous les soirs pour le souper ou loin de chez nous la plupart du temps la fin de semaine. Sa compréhension me permet d'allier travail et passion. Enfin, je dois mentionner le soutien du directeur général de Volleyball Québec, Martin Gérin-Lajoie. C'est lui qui m'a appelé pour m'offrir mon premier poste d'entraîneur, et aussi celui qui m'a engagé comme directeur technique en 2018 pour faire du volleyball mon gagne-pain.

VC : Avez-vous des mentors?

O. F. : En tant qu'ancien athlète, votre régime d’entraînement est souvent basé sur la façon dont vous avez été dirigé. Donc il est rapidement devenu évident que mon style d’entraîneur était inspiré de deux entraîneurs qui ont eu une grande influence sur moi comme joueur : Glenn Hoag et Pascal Clément. Je les vois comme des mentors puisqu'ils ont influencé mon style d’entraîneur. Par contre, au fil du temps, Pascal est vraiment devenu un mentor pour moi. Nous sommes restés proches depuis la fin de ma carrière de joueur à Laval, donc il demeure une excellente ressource quand on veut parler stratégie et entraînement. Je dois aussi mentionner Dan Lewis en tant qu’un de mes mentors. Depuis 2019, j'ai eu la possibilité de travailler avec lui à quelques reprises (Coupe du monde et PNE) et j'ai beaucoup appris avec lui. Sa passion pour le sport est contagieuse. Sa capacité à évaluer son propre travail ainsi que l'aspect technique du jeu m'a aussi beaucoup aidé à me développer.

VC : Quel a été votre plus grand obstacle dans votre carrière d'entraîneur et comment l'avez-vous surmonté ?

O. F. : C'est définitivement le temps que je n'ai pas passé au gymnase. Entre 2014 et 2020, je n'ai eu qu'une seule saison complète en tant qu'entraîneur universitaire (2014-2015). Sinon, je dirigeais seulement les programmes de l'équipe provinciale pendant l'été. Sur mes six premières années comme entraîneur, j’ai l’impression d’avoir expérimenté que l'équivalent d'une seule saison. Mon vécu sur la ligne de côté est un obstacle pour moi depuis 2018. J'ai dû (et je dois encore) assumer de plus grandes responsabilités avec Volleyball Québec et maintenant avec le Rouge et Or de l’Université Laval. J'ai réussi  à connaître du succès jusqu'à présent en travaillant dur pour compenser mon manque d’expérience, mais surtout en m’entourant et en établissant de bonnes relations avec les gens avec qui je travaille, afin qu'ils puissent m'aider ainsi qu’apprendre d'eux.

VC : Cet été, vous vous êtes joint au Rouge et Or de l’Université Laval à titre d'entraîneur-chef de l’équipe féminine, comment vous êtes-vous adapté dans votre nouveau rôle?

O. F. : Le premier mois a été fou, mais je sens que les choses se mettent en place, lentement, mais sûrement. Pour le moment, je me sens encore dépassé de temps à autre. Je n'avais pas beaucoup de temps pour faire avancer les choses avant le premier jour d'entraînement, donc il y a eu beaucoup d'ajustements au cours des premières semaines. À l’avenir, je veux m'assurer que mon attention soit dédiée aux joueuses et j’aimerais organiser les choses au niveau administratif. Mon plan pour l'équipe évolue continuellement, chaque semaine, au fur et à mesure que j'en apprends plus sur chaque joueuse. J'essaie de rester patient et d'essayer de construire nos stratégies une partie à la fois.

VC : Vous avez aussi joué pour cette université de 2004 à 2009. Est-ce emballant d’être de retour?

O. F. : Je ne pouvais pas envisager un meilleur endroit pour devenir entraîneur! J'ai connu cinq belles années en tant que joueur avec Laval, donc l'organisation est spéciale pour moi. Je me suis toujours senti chez moi dans cet établissement, donc c'est agréable d'être de retour et de contribuer au succès du Rouge et Or.

VC : N'ayant entraîné que des hommes dans le passé, approchez-vous ce nouveau rôle avec une perspective différente par rapport à vos postes précédents ?

O. F. : J'espère que non. Je veux dire qu’il y a des différences entre le sport masculin et féminin, mais au bout du compte, ça reste du volleyball. Alors j'essaie d’incorporer mes connaissances et de les mettre en place.

VC : Vous étiez entraîneur adjoint à la Coupe du monde 2019 au Japon avec Équipe Canada – comment a été cette expérience?

O. F. : C'était fou. Très amusant, mais complètement fou. Avant d'y aller, je savais qu’être entraîneur dans un événement international impliquait beaucoup de travail au niveau vidéo, etc. Par contre, je dois dire que je n'aurais jamais imaginé à quel point il faudrait en faire. À la fin du tournoi, avec tout le temps que je passais à faire de l’analyse de vidéos, j'avais mal à la tête rien qu'à regarder un écran. Après le tournoi, j'ai dit à Dan : « Je ne le ferai pas chaque année, mais une fois aux quatre ans, pourquoi pas ? »

En tant que jeune entraîneur, vivant sa première expérience dans un événement international, je me sens chanceux d'avoir eu cette occasion. Par contre, j'ai l'impression que c'était tellement intense, que je n'ai pas pu en ressortir autant que je l’aurais voulu.

VC : Vous avez aussi été conseiller technique à Volleyball Québec. Quelles étaient vos tâches dans ce poste et comment pensez-vous que ça vous aidera dans votre nouveau rôle ?

O. F. : Ce poste, que j'ai occupé pendant trois ans, implique beaucoup de choses. Ma tâche principale était de faire un examen du programme de notre équipe provinciale (programmation, entraînement et évaluation) et tout ce qui l'entoure (identification des athlètes et des talents, etc.). J'ai aussi participé à la formation des entraîneurs. J'étais responsable de la formation des personnes-ressources et des évaluateurs d’entraîneurs. J'étais aussi une personne-ressource et un évaluateur. La liste continue.

Même s'il n'y avait que peu de tâches d’encadrement d’athlètes dans ce poste, cela m'a donné l'occasion de voir de les voir jouer et de voir des entraîneurs entraîner. Tous les échanges que j'ai eus avec les athlètes ou avec les entraîneurs m'ont permis d'en apprendre davantage sur eux, sur moi et sur le sport. De plus, ça m'a donné l'occasion de mieux connaître le système qui encadre notre sport et de réfléchir à ce dont nous avons besoin pour amener notre sport au niveau supérieur.

VC : Avez-vous des intérêts particuliers en dehors du volleyball et du travail d’entraîneur et si oui, comment trouvez-vous l'équilibre entre ces intérêts et le volleyball ?

O. F. : Depuis que j'ai pris ma retraite en tant qu'athlète, j'ai retrouvé les sports que j'avais l'habitude de pratiquer en grandissant. Donc, trois fois par semaine, je jouais au hockey et au badminton. Ça a grandement aidé ma transition d’après carrière… pratiquer un sport où je ne suis pas assez bon pour avoir un fort sentiment de compétitivité m'a fait apprécier le sport en dehors d’un contexte compétitif. Maintenant, je peux même jouer au volleyball récréatif juste pour le plaisir!

Disons, cependant, que depuis que j'ai accepté le poste à Laval, cet équilibre n'est plus là. Avec le nouveau calendrier, j'ai dû abandonner ces sports, c'est donc un nouveau défi pour moi de m'assurer de garder un équilibre sain avec ma vie en dehors du volleyball. C'est un défi quotidien.

VC: De quoi êtes-vous le plus fier de votre carrière d’entraîneur?

O. F. : Quand je vois un athlète que j'ai entraîné avec l'équipe provinciale évoluer au collège ou à l'université, je ressens beaucoup de fierté. Pas parce que je pense que j'ai eu un grand impact sur son cheminement, mais parce que j’ai la chance de voir comment il trace son propre chemin au travers de la vie. Je suis juste fier de savoir comment ils vont et comment ils grandissent.

VC : Quel est votre objectif ultime en tant qu’entraîneur ?

O. F. : Aujourd'hui, c'est de créer un environnement où le Rouge et Or aura une place spéciale aux yeux des athlètes avec qui je travaillerai. Je veux qu'ils aient la chance d’avoir les expériences que j’ai eues à Laval.

VC: Avez-vous des conseils pour les nouveaux entraîneurs?

O. F. : Dans les mots d’un de mes mentors, Glenn Hoag: « Ce qui vous a amené ici ne vous amènera pas là-bas. » Alors, passez du temps dans la salle de gym, passez du temps à travailler avec d'autres entraîneurs, soyez ouvert d'esprit à tous ceux avec qui vous travaillez, apprenez en plus sur le coaching. Plus vous disposez d'outils, plus vous serez en mesure de connecter avec les athlètes et ainsi vous pourrez avoir un plus grand impact sur leur vie.

 

Photo : Pascal Clément