Neil
Johnson

Né sans bras gauche sous le coude, Neil Johnson a été un des rares joueurs de paravolleyball à jouer aux niveaux les plus élevés du volleyball pour personnes valides ainsi qu’au plus haut niveau du paravolleyball. En plus de jouer pour l’équipe canadienne de volleyball debout, Neil a évolué avec les équipes universitaires de l’Université Mount Royal et de l’Université de Calgary, et il a commencé à jouer dans les rangs professionnels à Bonn, en Allemagne, en 2004.   Le fait qu’il lui manque une main soulève des questions sur le plan technique. Comment peut-on briller au volleyball si on n’a pas de main gauche?

« Neil ne portait pas de prothèse à l’école secondaire. Il a simplement fait des ajustements, en faisant tout avec un seul bras, a indiqué Karl Vinke, son entraîneur à l’école secondaire du district de Glencoe. Pour effectuer une récupération du ballon, il a appris à ajuster sa façon de bouger les épaules pour récupérer le ballon avec le côté opposé. Habituellement, les joueurs ont deux mains et le triple de la surface avec laquelle Neil doit travailler. À l’école secondaire, Neil contrait avec une main. Comme attaquant, il était sans égal. Il est l’un de ces joueurs qui a un niveau de contrôle très élevé; il a une excellente vision dans les airs, ce qui lui permet de savoir où frapper. Il peut voir les mains et attaquer le ballon dans l’ouverture. »

Neil a entrepris sa carrière à l’échelle internationale avec l’équipe canadienne de volleyball debout en 1996 alors qu’il était un jeune joueur de volleyball efflanqué de 15 ans à l’école secondaire. Il s’est ensuite retrouvé à l’Université Mount Royal à Calgary, où il a décroché un poste au sein de la formation partante et a reçu des prix et honneurs comme celui de Recrue de l’année du département des sports de Mount Royal en 2001, de Joueur de volleyball masculin de l’année en 2002, de membre de la première équipe d’étoiles de l’Association en 2003 et d’Étoile académique canadienne. Par la suite, il a fait ses études à l’Université de Calgary, où il a aussi obtenu une place dans la formation partante de l’équipe de volleyball masculin des Dinos. En tant qu’athlète n’ayant qu’un seul bras, Neil était tout à fait conscient du fait que les années qu'il a passées à jouer pour les Cougars de Mount Royal et les Dinos de l’Université de Calgary, ainsi que son court séjour dans les rangs professionnels en Allemagne, représentaient une bénédiction que seuls de rares athlètes handicapés avaient l’occasion de vivre. Neil estime que d’avoir fait partie d’un groupe très restreint d’athlètes handicapés dans le monde à avoir affronté les meilleurs athlètes valides de leur sport s’avère l’aspect le plus satisfaisant de sa carrière.

Au fil de ses années d’études universitaires, Neil a continué de faire partie de l'équipe nationale de volleyball debout, contribuant sans cesse aux succès de celle-ci. Il n’avait que 19 ans quand, à l’occasion des Jeux paralympiques de Sydney, l’entraîneur-chef Calvin Aubin lui a donné l’occasion de montrer qu’il était un des meilleurs joueurs au monde. Au fur et à mesure que Neil a gagné en maturité, l’équipe l’a fait aussi. Les résultats parlent d’eux-mêmes: médaille d'argent aux Jeux paralympiques de 2000 à Sydney, médaille d’argent à la Coupe du monde en 2003, médaille d’or à la Coupe du monde de 2005 à Regina, ainsi que la médaille d’or aux Championnats du monde de 2002, 2004 et 2006 – des résultats dont peu d’équipes nationales canadiennes peuvent se vanter. À cette époque, Neil et l’équipe ont affiché un dossier de 38 victoires et trois défaites dans les matchs qu’ils ont disputés, un exploit dont Neil se dit très fier. Neil a contribué de façon importante à ces succès, lui qui était le capitaine d’une équipe qui a dominé son sport comme peu de formations l’ont fait dans l’histoire ou le feront à l’avenir.

Comme ç’a été le cas dans son parcours postsecondaire, Neil a eu droit à de nombreuses marques de reconnaissance au cours de sa carrière internationale. En 2002, il a été nommé Meilleur attaquant et Meilleur au service aux Championnats du monde en Pologne. L’année suivante, il s’est vu attribuer le titre de Meilleur attaquant à la Coupe du monde de 2003 en Grèce. Il a poursuivi sur sa lancée aux Championnats du monde 2004 en Allemagne, étant encore une fois sacré Meilleur au service. À la Coupe Asie-Pacifique  de 2006 au Cambodge, il a été nommé Meilleur attaquant et Joueur le plus utile à son équipe. De plus, en 2003, ses coéquipiers et lui, issus de la formation qui a évolué ensemble de 2000 à 2002, ont été intronisées au Temple de la renommée de Volleyball Canada. 

Neil redonne maintenant à son sport, lui qui est retourné à son ancienne école secondaire pour y travailler comme entraîneur, ce qu’il fait depuis deux saisons. Il donne aussi un coup de main comme entraîneur au sein du programme de développement des jeunes au Club de volleyball Forest City à London, en Ontario.

Aujourd’hui, c’est un honneur pour nous d’introniser Neil Johnson au Temple de la renommée de Volleyball Canada en tant qu’athlète, en reconnaissance de ses réalisations extraordinaires à l’échelle nationale et internationale.