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CSIO: : Volleyball de plage

Par David Grossman

Il n’y a rien de tel que la synergie du travail d’équipe.

Certains diraient qu’il s’agit d’une sorte d’alliance, qui peut mener à de grandes choses, en supposant que tout soit mis en place au bon moment. C’est aussi le cas dans le monde du sport.

Maintenant, pensez au travail d’équipe qui a permis un partenariat phénoménal s’étant formé en peu de temps. Pour cette équipe, il y avait un objectif commun : faire tout ce qui était possible pour aider les athlètes canadiens tout en préparant les Jeux olympiques d’été au Japon 

Il s’agit de l’implication de tant de personnes, d’une relation de coopération et d’une fabuleuse histoire de réussite. Certains pourraient y voir le travail d’équipe lui-même être reflété.

Les premiers athlètes qui profitent de cette initiative unique ne sont pas n’importe qui.

Melissa Humana-Paredes et Sarah Pavan, originaires de l’Ontario, sont les championnes du monde de 2019 en volleyball de plage. Après avoir consacré d’innombrables jours, mois et années à l’entraînement pour être les meilleures, elles se concentrent désormais sur la victoire d’un objet précieux différent : la médaille d’or qui trône au sommet de tous les événements sportifs.

Ce n’est pas quelque chose qu’une personne moyenne peut dire. Cependant, Humana-Paredes et Pavan sont loin de la médiocrité, et les Jeux olympiques ne se produisent pas chaque année. Les athlètes sont confrontés à beaucoup de défis dans la poursuite de ce rêve insaisissable. En les regardant compétitionner, on ne relève aucune crainte ni inquiétude. Pour ce duo de volleyball de plage, c’est leur attitude positive qui ressort. Tout est une question de mentalité.

Par conséquent, face à la pandémie mondiale et aux restrictions de sécurité des 17 derniers mois, Pavan et Humana-Paredes étaient préoccupées en mai. C’était juste après la compétition internationale, et l’accent était mis sur un programme d’entraînement critique qui devait être fait quelques mois avant les Jeux de Tokyo.

Une assemblée de personnes dédiées et engagées s’affairait déjà à la tâche, composée de représentants de Volleyball Canada, d’À nous le podium, de l’Institut canadien du sport de l’Ontario, de l’université de Toronto à Scarborough et du Centre sportif panaméricain de Toronto.

Il y a eu un appel téléphonique virtuel, durant lequel les représentants ont réfléchi à ce qu’ils pouvaient faire pour aider les athlètes. Certaines de ces personnes étaient aussi affiliées au Comité olympique canadien et aux niveaux municipal, provincial et fédéral du gouvernement. Tous les secteurs étaient représentés dans ce groupe, et ils partageaient tous un objectif commun : faire bouger les choses, et ce, rapidement.

Connaissant la nature humaine, il est difficile d’imaginer comment autant de personnes dans un aussi court laps de temps ont pu réussir à arriver à un accord, une approbation, du financement et une mise en œuvre. On ne peut pas nier que tout ça a été le résultat d’une grande coopération, mais aussi de quelques miracles.

Bob Singleton, un vétéran de la résolution des problèmes, a ensuite proposé une idée.

« Tout le monde discutait, je pouvais ressentir une certaine frustration et nous savions, dans le cas de (Pavan et Humana-Paredes) que 14 jours en quarantaine, séparées l’une de l’autre, loin des terrains de sable, les aurait été impacté », explique M. Singleton, directeur général du Centre sportif panaméricain de Toronto, et une personne chevronnée ayant mis sur pied une entreprise d’événements de sport et d’affaires ayant connu beaucoup de succès à Downsview Park.

« Ça m’est venu tout simplement, construisons un terrain de volleyball de plage ici. »

M. Singleton et Rafael Torre, directeur du sport et des loisirs du Centre sportif panaméricaine de Toronto, ont travaillé avec l’Université de Toronto à Scarborough pour déterminer la logistique de la construction d’un terrain de volleyball de plage et sur la façon d’héberger les athlètes sur le campus du Centre sportif panaméricain de Toronto.  L’université a rapidement répondu et a fourni un emplacement sur ses terrains vagues à côté du Centre sportif panaméricaine de Toronto pour le terrain et un lieu de résidence.   

Il y avait un pouce levé, tout le monde a fait sa part, a collaboré, l’approbation a eu lieu deux jours plus tard, un chèque a été écrit et le terrain a été construit en seulement trois jours. « Ayant travaillé 45 ans sur des accords, je savais que ce serait possible. »

Aussi en préparation, et ce pendant plusieurs mois, un autre contingent tentait d’obtenir l’approbation des responsables de la santé et de divers niveaux du gouvernement pour développer une série de bulles d’entraînement 

« Notre travail consiste à aider les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, et nous savions qu’il fallait absolument développer un plan qui pourrait fonctionner pour tout le monde, a expliqué Debbie Low, chef de la direction de l’Institut canadien du sport de l’Ontario. C’était déjà possible pour les équipes et les athlètes professionnels, alors nous devions donc faire quelque chose de similaire pour nos athlètes olympiques. »

Mme Low a expliqué que des représentants d’À nous le podium, du Centre sportif panaméricain de Toronto et de l’Institut canadien de sport de l’Ontario ont passé d’innombrables heures à demander l’approbation d’une bulle en Ontario, et ils ont finalement obtenu une autorisation.

Le Dr Steven Dilkas, médecin-chef de l’Institut canadien de sport de l’Ontario, et un médecin du personnel du West Park Healthcare Centre, et Mme Low, ainsi qu’Anne Merklinger, chef de la direction d’À nous le podium, et les membres de son équipe de direction, ainsi que M. Singleton, ont été à l’origine de ce secteur d’esprit passionné et créatif.

Tous les éléments se rassemblaient, et parfois à une vitesse qui semblait plus rapide que celle d’un volleyball par-dessus un filet.

Ryan MacDonald, gestionnaire de haute performance (plage) de Volleyball Canada et employé de l’Institut canadien du sport de l’Ontario, conscient de ce qui se passait, a décidé qu’il était temps d’annoncer la nouvelle à Pavan, qui vit en Californie, et à Humana-Paredes, à Toronto. Il avait créé un programme pour les deux, mais par l’entremise de la vidéo et de la technologie.

Il était très important de savoir si les athlètes accepteraient l’idée de la bulle d’entraînement modifiée proposée : une quarantaine de deux semaines en juin à la résidence du campus de l’université de Toronto à Scarborough, ainsi que la multitude d’avantages de l’Institut canadien du sport de l’Ontario, de la préparation physique à la nutrition, en passant par l’entraînement sur un nouveau terrain.

« Elles sont des pros, incroyablement motivées, avec de la maturité, de la confiance et du talent en développement; j’ai trouvé leurs progrès vraiment phénoménaux », explique M. MacDonald, qui a commencé à travailler avec elles en 2014.

« Nous savions qu’elles formaient une équipe qui cherchait des occasions et des solutions pour s’entraîner, ainsi qu’à tout regrouper à la même place. Les gens font des sacrifices dans leur vie pour que les choses fonctionnent. Lorsque nous avons vu tout le monde s’agripper à la même corde, il est devenu assez clair qu’un grand réseau faisait tout en son pouvoir pour les athlètes olympiques et paralympiques. »

M. MacDonald, également appelé le « gardien de la bulle », se souvient de quand on lui a partagé l’idée de construire un terrain de volleyball de plage à côté du Centre panaméricain.

« Je pensais que quelqu’un plaisantait, je n’y croyais pas, car c’est très rare que les choses se fassent aussi rapidement, explique M. MacDonald. Lorsque les autres membres de l’équipe, un par un, ont dit qu’ils feraient en sorte que ce soit possible, j’ai été très impressionné, et je savais que nous étions très chanceux et fiers d’être Canadiens. »

Ça n’a pas été long pour Pavan et Humana-Paredes de reconnaître l’énorme effort et d’accepter ces conditions.

« Lorsque (M. MacDonald) m’a appelée pour m’expliquer ce qui se passait, j’étais incroyablement émue, raconte Sarah Pavan, qui était à Los Angeles à l’époque, et a une liste remarquable de réussites en volleyball dans son répertoire. J’étais en Californie et consciente des restrictions liées à la COVID. Je m’entraînais, mais je me demandais comment Melissa et moi allions pouvoir nous entraîner ensemble.

« La décision de me rendre à Toronto a été un choix facile. Depuis 20 ans, je suis fière de représenter le Canada. Toute cette situation en dit beaucoup sur les personnes qui s’occupent de nous et des autres athlètes. Que tant de personnes ont cru en nous et sont prêtes à aller si loin pour nous voir réussir est incroyable. Pendant toutes mes années de sport, je n’ai jamais vu ce genre de situation se produire. J’ai été abasourdie d’obtenir ce niveau d’amour et de soutien. »

Melissa Humana-Paredes, qui s’est associée à Pavan il y a cinq ans et a participé pour la première fois en équipe en 2017, connaît l’importance de la compétition aux Jeux olympiques.

« C’est le point culminant, c’est le moment pour lequel on se prépare toute notre vie et auquel rien d’autre ne se compare, explique Humana-Paredes qui, comme Pavan, a grandi dans une famille d’athlètes et de joueurs de volleyball.

Quant à sa réaction face à l’étendue du travail qui a eu lieu pour créer la première bulle de ce genre pour les athlètes canadiens, Humana-Paredes n’a que de bonnes choses à propos de toutes les personnes impliquées.

« J’apprendrai éventuellement l’étendue de l’implication de chacun, mais ce que je sais pour l’instant, c’est à quel point il est spécial qu’autant de personnes collaborent pour nous aider et j’en suis incroyablement honorée, a-t-elle déclaré. Sans l’équipe derrière l’équipe, les entraîneurs, les diététiciens, la famille et les autres, nous ne serions pas ici. Et maintenant, une autre équipe souhaite nous voir réussir.

 

« Tout s’est passé si vite et nous étions très impressionnées. La pandémie a rendu les choses si difficiles et stressantes, c’était terrible de nous sentir stagner au moment le plus important de notre entraînement. Cette bulle était si spéciale. »

Melissa Humana-Paredes

Pavan, qui avait voulu représenter le Canada depuis qu’elle était assez vieille pour comprendre le sens du mot Jeux olympiques, est née à Kitchener. Elle a rejoint l’équipe nationale canadienne de volleyball intérieur à l’âge de 16 ans et a été la plus jeune femme jamais sélectionnée pour l’équipe. 

Diplômée de l’Université du Nebraska à Lincoln, Pavan a été désignée quatre fois dans l’équipe principale All-American et a fait partie de l’équipe qui a remporté un championnat de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) en 2006. Un an plus tard, elle a été reconnue comme athlète féminine universitaire de l’année. Lors de sa seule expérience olympique, Pavan, cette fois avec Heather Bansley, a terminé cinquième au Brésil.

Humana-Paredes, originaire de Toronto, a commencé à jouer au volleyball de plage à l’âge de 12 ans, et quatre ans plus tard, était sur le circuit international représentant le Canada. Elle est diplômée de l’Université de York, a joué quatre saisons pour l’équipe féminine universitaire et a reçu le titre d’athlète féminine de l’année en 2012. Ses nombreuses expériences de volleyball de plage incluent les circuits mondiaux FIVB et AVP, ainsi que les Jeux du Commonwealth. Humana-Paredes était une substitut aux Jeux olympiques d’été précédents, mais n’a pas participé.

Une obsession nationale après avoir remporté le titre mondial, Pavan et Humana-Paredes font partie de l’élite ainsi que beaucoup d’autres, notamment Ed Drakich, directeur de haute performance en volleyball de plage pour Volleyball Canada.

« Beaucoup de gens ont fait beaucoup de choses pour y parvenir et c’est tout à fait remarquable, explique Dorkich, en faisant l’éloge du développement d’un terrain de volleyball de plage de classe mondiale. Six semaines avant les Jeux olympiques, et tout cela pour aider les athlètes canadiens. C’est tout simplement incroyable et les athlètes apprécient beaucoup ce travail d’équipe. »

Pendant que le soleil se couche sur la bulle d’entraînement et qu’on attend de connaître le legs du terrain de volleyball de plage, les yeux se tournent vers Tokyo dans l’espoir de voir les efforts de toute l’équipe porter fruit.