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Les anciens en vedette : Conrad Leinemann

Dans le cadre de sa série Les anciens en vedette, VC s’entretient avec les anciens membres de l’équipe nationale. Aujourd’hui, les projecteurs sont braqués sur Conrad Leinemann, membre de l’équipe masculine de volleyball de plage de 1995 à 2008.

Se faire retrancher d’une équipe n’est jamais chose facile. Pour Conrad Leinemann, sa réaction à cette épreuve a fini par lancer sa carrière.

À sa troisième année à l’Université de la Colombie-Britannique, où il a été nommé athlète de l’année en 1994, Leinemann avait les yeux rivés sur l’équipe nationale. Cependant, pas celle de volleyball de plage… du moins pas encore.

« Je voulais jouer dans l’équipe nationale de volleyball intérieur », explique-t-il. « J’ai participé à un essai et j’ai dû me rendre à l’évidence : je n’étais pas à la hauteur. L’élimination m’a bouleversé, mais cela s’est avéré être une bonne chose. J’ai fini par faire le saut en volleyball de plage, et j’en suis très heureux. »

Le changement a été salutaire pour le natif de Kelowna, en Colombie-Britannique, qui a alors entamé une carrière exceptionnelle sur le sable. Dès son premier tournoi international, il a su qu’il était sur la bonne voie.

 « Mon premier tournoi a eu lieu à Porto Rico », commence Leinemann. « Nous devions affronter une équipe brésilienne très forte pour nous qualifier. Elle était à notre portée, mais nous avons perdu. Malgré cette défaite, je sentais que j’étais à ma place. »

Après ce premier tournoi, il a continué à travailler d’arrache-pied afin de s’améliorer. Il était déterminé à réussir dans ce sport.

« Je m’entraînais avec beaucoup d’acharnement jusqu’à en vomir », raconte-t-il. « J’étais en grande forme. Au fond de moi, je savais que j’étais en meilleure forme que la plupart des autres athlètes. Cela me donnait confiance en moi de savoir que j’avais travaillé fort, surtout lorsqu’il s’agissait du troisième ou même du quatrième match de la journée. Le fait d’être en bonne forme m’a donné un avantage sur les autres joueurs plus tard dans les tournois et lorsqu’il faisait très chaud. »

« J’aimais participer à des compétitions. J’aimais trouver le moyen de gagner lorsque je ne jouais pas bien ou que l’autre équipe jouait très bien. L’expérience m’a beaucoup appris. Changer le plan de jeu, demander un temps mort, etc. En volleyball de plage, les entraîneurs ne sont pas autorisés à rester près de nous pendant la compétition. Nous devons donc assumer le rôle de l’entraîneur, notamment en faisant des modifications si nécessaire afin de trouver un moyen pour gagner. »

À force de se surpasser, Leinemann a fini par voir les résultats. En effet, il a remporté une médaille d’or aux Jeux panaméricains de 1999 à Winnipeg, au Manitoba et s’est qualifié pour les Jeux olympiques de 2000 à Sydney, en Australie. De plus, il a ajouté à son palmarès une médaille d’argent et une de bronze récoltées à deux autres tournois de la FIVB.

Pour ce qui est de ses moments les plus mémorables, il n’est pas difficile de deviner ce qui a marqué l’athlète de volleyball de plage, qui a eu à un moment donné le service le plus rapide au monde, soit 104,4 kilomètres/heure.

« (Mon moment le plus mémorable est) notre victoire aux Jeux panaméricains de 1999 », déclare Leinemann. « Nous nous sommes mesurés à deux très bonnes équipes du Brésil en demi-finale et en finale. Entendre tous les partisans chanter le Ô Canada à gorge déployée restera à jamais dans ma mémoire. »

 « Le deuxième est la cérémonie d’ouverture de Sydney 2000 avec 110 000 personnes. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. Ma mâchoire est tombée par terre et je suis resté ainsi pendant un certain temps. C’était le début d’une expérience incroyable. »

En fin de compte, les Jeux de Sydney ont été les seuls Olympiques pour lesquels Leinemann s’est qualifié. Son partenaire Jody Holden et lui se sont présentés à la compétition en tant que 18e tête de série et ont terminé à la neuvième place. C’était également la première tentative de qualification de Leinemann pour la plus grande scène sportive.

 « C’était super », affirme-t-il. « Nous avons disputé un excellent match contre les États-Unis, où nous sommes revenus de l’arrière pour décrocher la victoire. Plus de 10 000 Australiens nous encourageaient lorsque nous sommes revenus dans le match. Ma famille était venue de Kelowna pour me voir concourir. J’ai sauté dans les gradins afin de les serrer dans mes bras. Ils ont joué un rôle important dans ma qualification. »

 « Les émotions ont eu raison de nous et nous avons perdu contre les Allemands, qui ont par la suite remporté la médaille de bronze. C’était une expérience très enrichissante. J’étais vraiment motivé à la perspective de concourir de nouveau aux Jeux. J’ai essayé deux fois de plus, mais en vain. C’est difficile de se qualifier pour Jeux olympiques et c’est encore plus difficile d’y gagner une médaille. »

Avant les Jeux olympiques de Beijing 2008, Leinemann pensait qu’avec son nouveau partenaire, Rich VanHuizen, il avait une réelle chance.

« Nous avions très bien joué », affirme-t-il. « En 2007 et 2008, je jouais le meilleur volleyball de ma carrière. Nous avons perdu notre élan lorsque Rich s’est blessé au genou, ce qui nous a écartés de la course à la qualification olympique. Je croyais vraiment que nous étions sur la bonne voie pour remporter plusieurs tournois. »

Leinemann est en général connu pour ses performances sur la plage, mais il s’est également démarqué par son travail en dehors du terrain avec « Pep Rally », activité où il incitait les participants à se lancer dans le volleyball tout en gagnant de l’argent pour couvrir ses frais d’entraînement.

« Il s’agit (Pep Rally) d’une conférence de motivation d’une heure qui offre également une expérience interactive aux participants », explique Leinemann. « J’affrontais les équipes scolaires et les enseignants dans une rencontre à un contre six. Moi contre tout le monde. Les enfants payaient deux dollars pour regarder et j’utilisais cet argent pour m’aider à payer mon entraîneur et mes frais de déplacement. »

« En 10 ans, j’ai pu parler à plus de 200 000 élèves d’un bout à l’autre du Canada, dans 500 écoles. Je l’aurais fait 24 heures sur 24 si je le pouvais. J’adorais communiquer avec les enfants et les encourager à poursuivre leurs rêves. Ils ont été mes premiers commanditaires. Sans tous ces enfants, je n’aurais pas pu accomplir tout ce que j’ai accompli. »

« Lorsque Jody et moi avons été intronisés au Temple de la renommée de Volleyball Canada, j’ai remercié tous les enfants du Canada d’avoir fait partie de mon équipe. Après mon allocution, une femme est venue me voir et m’a dit : “Je vous ai vu à mon école avec Pep Rally. C’est grâce à ça que j’ai pu me faire une place dans l’équipe nationale de volleyball intérieur”. C’est formidable, non ? »

En fait, lorsqu’on lui demande ce dont il est le plus fier en ce qui concerne sa carrière au sein de l’équipe nationale, Leinemann ne mentionne pas sa médaille d’or aux Jeux panaméricains ou sa performance olympique. C’est la manière dont il s’y est pris pour mener sa carrière qui l’a le plus marqué.

« Je pense que je suis un genre d’entrepreneur », répond-il. « Cela peut paraître étrange, mais nous avons dû trouver un moyen de faire fonctionner tout ça sur le plan financier. Le Pep Rally et des commanditaires clés comme Speedo, Ryders, McDonald’s, Subaru et G-Shock ont joué un rôle important. Jane Roos a été mon agente, et les entreprises ont apprécié sa créativité. »

Sa carrière de joueur étant derrière lui, le volleyeur a mis à profit cette mentalité d’entrepreneur pour continuer à gagner de l’argent pour les athlètes, notamment en gérant le Fonds des athlètes canadiens avec son ancienne agente, qui est entre-temps devenue son épouse, Jane Roos.

« Nous recueillons des fonds pour les athlètes canadiens qui évoluent sur la scène mondiale », explique-t-il. « Nous appuyons les athlètes d’été ainsi que ceux d’hiver, les athlètes non handicapés et les para-athlètes. Ils reçoivent un soutien financier pouvant s’élever 6 000 $ chacun. À cette fin, nous avons recueilli plus de 40 millions de dollars. C’est une formidable transition de carrière qui me permet de soutenir nos athlètes qui représentent actuellement le Canada. »

 

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Conrad Leinemann