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Portrait d'entraîneur : Shanice Marcelle

«Il faut continuer de poser des questions et chercher activement des façons de s'améliorer. »

Quand Shanice Marcelle n'est pas sur la plage pour représenter le Canada, elle est derrière le banc des Lions de l'Université York dans le rôle d'entraîneure adjointe.

Marcelle est reconnue pour ses performances impressionnantes quand elle jouait à l'université et pour le temps qu'elle a passé au sein des équipes nationales canadiennes, sur la plage et sur le court. Elle a été une joueuse étoile dans les rangs universitaires, alors qu'elle a aidé les Thunderbirds de l'Université de la Colombie-Britannique à remporter cinq championnats nationaux de suite en plus d'être proclamée deux fois joueuse de l'année au niveau national, joueuse la plus utile à son équipe au championnat national et Athlète féminine de l'année 2013 (prix BLG, pour tous les sports).

Elle a rejoint les rangs de l'équipe nationale canadienne senior de volleyball en 2011 au moment où elle évoluait dans les rangs professionnels en Allemagne. En 2014, elle a aidé son équipe professionnelle à remporter le championnat de la ligue et elle a représenté le Canada au Championnat du monde de la FIVB. Elle fait toujours partie de l'équipe nationale de volleyball sur plage et elle s'est greffée au personnel des Lions en tant qu'entraîneure adjointe en 2018. 

Volleyball Canada a récemment eu l'occasion de s'entretenir avec Marcelle au sujet de sa carrière d'entraîneure et de lui demander ce qu'elle pense de cette profession dans le contexte du volleyball.

Volleyball Canada (VC) : Comment s'est fait le passage vers le rôle d'entraîneure ? Est-ce un travail auquel vous aspirez depuis longtemps ?

Shanice Marcelle (SM) : En 2017, quand je me suis installée à Toronto, j'ai subi une déchirure au ligament croisé antérieur et j'ai dû faire de la réadaptation pendant un an environ. Je voulais trouver des façons de rester impliquée au sein de la communauté du volleyball même si je ne pouvais pas moi-même jouer ou m'entraîner. J'ai participé à des camps d'entraîneurs et l'été suivant, j'ai décidé de postuler pour un poste d'entraîneur adjoint avec Équipe Ontario et j'ai même été nommée entraîneure-chef des équipes de volleyball sur plage de la Région 5 en vue des Jeux d'été de l'Ontario. Dans les années qui ont mené à tout ça, j'ai effectivement pensé à pratiquer la profession d'entraîneure – J'adore redonner à la communauté et interagir avec des athlètes en développement.

VC : Qui sont les personnes qui vont ont soutenue sur votre parcours ? Avez-vous des mentors ?

SM : J'ai le sentiment d'avoir eu le soutien de tous les entraîneurs que j'ai eus sur mon parcours. Doug Reimer, Lee Carter, Joely Christian, pour n'en nommer que quelques-uns. J'ai par ailleurs participé récemment au programme de mentorat de l'Association canadienne des entraîneurs pour les femmes dans le sport et j'ai alors eu l'occasion d'apprendre d'un entraîneur d'expérience au soccer.

VC : Comment trouvez-vous le bon équilibre entre jouer pour l'équipe nationale sur plage et agir comme entraîneure au volleyball intérieur ?

SM : Je me considère vraiment chanceuse de pouvoir faire les deux. (L'entraîneure-chef) Jen Neilson à York est vraiment compréhensive et elle me soutient dans mon rôle d'athlète de l'équipe nationale. Heureusement, la majorité de ma saison sportive se passe pendant la saison morte en salle, donc je suis en mesure de bien gérer mon horaire d'entraînement afin de pouvoir être présente et active comme entraîneure en gymnase.

VC : Croyez-vous qu'être joueuse et entraîneure en même temps vous aide dans votre jeu ? Et que ça vous aide en tant qu'entraîneure ?

SM : Absolument. Je pense que ça m'aide dans les deux sens. Chaque jour, je trouve que j'apprends quelque chose de nouveau sur la plage, que ça vienne de ma coéquipière, de mon entraîneur ou d'une adversaire, et j'essaie de réfléchir aux façons dont je pourrais intégrer mes apprentissages comme athlète et les enseigner comme entraîneure. Dans le même ordre d'idée, étant donné que je suis une entraîneure active, je ne me fais plus de soucis avec mes échecs personnels, je vois les choses d'un autre œil, et je pense que ça m'aide à progresser plus rapidement.

VC : Quel élément de votre carrière de joueuse vous rend le plus fière ?

SM : Ce dont je suis le plus fière, c'est ma capacité à persévérer après avoir connu des échecs et relever des défis. J'ai dû me remettre de deux chirurgies importantes pour retrouver un niveau élevé de performance et, avant ça, j'ai dû apprendre à gérer mon niveau de confiance, qui était plutôt chambranlant. Les faits saillants qui me reviennent, c'est de mener l'équipe canadienne au défilé des nations de la cérémonie d'ouverture des Universiades à Kazan en tant que porte-drapeau, et d'avoir marqué les quatre derniers points dans le match de championnat qui nous a permis de conserver avec succès notre titre de championnes de la ligue allemande.

VC : Quel a été l'obstacle le plus important que vous avez affronté en cours de carrière d'entraîneure et comment avez-vous fait pour passer au travers ?

SM : Je pense que mon plus gros obstacle comme entraîneure, ce serait moi-même. En raison du fait que je suis encore une joueuse et que je n'ai pas encore fait complètement la transition vers le rôle d'entraîneure, j'ai souvent des doutes au sujet de ce que j'ai à offrir aux plus jeunes athlètes. Je dois sans cesse me rappeler que bien que je ne sois pas une entraîneure aguerrie, je suis une joueuse aguerrie et j'ai donc un bon bagage de connaissances, et aussi une bonne compréhension du jeu, ce qui fait que je suis en mesure d'être utile aux jeunes athlètes.

VC : En quoi le travail d'entraîneure diffère-t-il du rôle de joueuse ?

SM : Quand tu es entraîneure, je pense que tu dois en savoir davantage sur les nuances du jeu. Avoir des connaissances techniques et tactiques, savoir comment mettre ça en pratique au sein de ton équipe, et aussi apprendre comment gérer les aléas d'une saison.

VC : Quel élément de votre carrière d'entraîneure vous rend le plus fière ?

SM : Ce dont je suis le plus fière, c'est d'être membre et de contribuer au programme de volleyball féminin des Lions à l'université York. En deux années avec l'équipe, j'ai été grandement influencée par les remarquables jeunes femmes avec qui j'ai l'honneur de travailler. Quand je regarde vers l'avenir, j'ai vraiment hâte de voir où l'équipe va s'en aller. J'adorerais un de ces jours devenir entraîneure-chef d'un programme universitaire et d'être aussi impliquée au sein de nos programmes nationaux.

VC : Avez-vous des conseils pour les nouveaux entraîneurs ?

SM : Tout d'abord, j'encouragerais toutes les jeunes femmes qui n'ont pas la moindre envie de devenir entraîneure de le faire parce que c'est tellement important qu'elles s'impliquent dans notre sport. Deuxièmement, je dirais qu'il faut être prêt à apprendre du plus grand nombre de personnes possible. Il faut continuer de poser des questions et chercher activement des façons de s'améliorer. 

VC : Vous avez écrit un blogue très convaincant récemment, intitulé « The Power of Your Privilege » (La puissance de votre privilège). Qu'est-ce que vous espériez que les athlètes, les entraîneurs et tous les autres, ceux de l'industrie du sport et les autres, retiennent de cet article ?

SM : J'imagine que ce que je voulais vraiment que les gens retiennent, c'est que dans la vie, nous ne commençons pas tous à la même ligne de départ. La vie peut être très différente d'une personne à l'autre, selon la situation dans laquelle vous naissez, et selon ce que mon blogue aborde – la couleur de votre peau. Je trouve que c'est très important que les gens reconnaissent et réalisent quels sont les privilèges dont ils jouissent dans leurs vies, et ce qu'ils peuvent faire, partout où c'est possible, pour soutenir les gens qui ne profitent pas de ces mêmes privilèges. Juste parce que vous voulez croire que le monde est juste et équitable et égalitaire, ça ne veut pas dire que c'est le cas. 

 

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Shanice Marcelle