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Profil d’entraîneur : Sean McKay

« Bâtissez des relations saines au sein de votre communauté de volleyball, cela vous aidera personnellement, professionnellement, et rendra les choses beaucoup plus plaisantes »

Il y a un nouveau visage sur le circuit U SPORTS.

Sean McKay a pris les rênes des Huskies de l'Université de la Saskatchewan en 2019-2020, devenant ainsi le neuvième entraîneur de l'histoire de l'école. L’homme originaire de Sudbury arrive des Trojans de la South Alberta Institute of Technology, où il a passé trois ans. Il a mené l'équipe à des médailles chaque saison, dont une médaille d'or en 2018.

Le jeune entraîneur n'est pas si éloigné de ses propres jours en tant que compétiteur, diplômé de l'Université Western en 2014 en tant que capitaine et passeur des Mustangs. Il a aidé l'équipe à remporter quatre médailles d'argent de SUO en plus de se hisser deux fois parmi le Top 5 aux championnats nationaux. Il a aussi été entraîneur adjoint des Falcons de Fanshawe dans l'OCAA, avant de partir à l'étranger pour jouer professionnellement et continuer à entraîner.

McKay a aussi passé du temps avec le programme régional d'excellence de Volleyball Canada et Volleyball Alberta, remportant notamment une médaille d'argent chez les moins de 17 ans à la Coupe Canada en 2018.

Volleyball Canada a récemment eu la chance de s’entretenir avec McKay de sa carrière d'entraîneur et de quelques réflexions générales sur l'entraînement dans le sport.

Volleyball Canada : Comment avez-vous fait la transition vers le rôle d’entraîneur?

Sean McKay : Tout a commencé à l'université. Les camps et cliniques habituels me procuraient un emploi d’été. De là, j'ai choisi de poursuivre mes études de maîtrise en coaching afin de pouvoir terminer ma cinquième année d'éligibilité. J'ai commencé à aimer ce que je faisais quand j'ai obtenu un contrat à court terme comme entraîneur dans les Caraïbes et j'ai réalisé que gagner ma vie en faisant cela était quelque chose que je voulais faire (même si je n'avais pas de plan pour le faire). Quelques années et quelques postes d’entraîneur plus tard, je me suis retrouvé à SAIT. Je dirais que ma transition a été principalement une série d'événements chanceux imprévus dont je suis extrêmement reconnaissant.

VC : Qui vous a soutenu dans le parcours? Avez-vous des mentors?

SM : La série d'événements heureux mentionnés ci-dessus concerne principalement les relations que j'ai établies avec les personnes avec lesquelles je travaille. Ayant atterri à différents endroits, j'essaie de m'accrocher aux esprits sportifs, d'apprendre d'eux et, espérons-le, d'établir une relation personnelle avec eux. Deux qui sortent vraiment du lot sont Patrick Johnston et Shawn Sky, qui m'ont tous deux énormément aidé sur le court comme en dehors à arranger ma vie et ma carrière. Cependant la liste est longue. J'essaie de traiter la plupart des individus comme des mentors dans le sens où je peux apprendre quelque chose de chacun. Que ce soit mon directeur sportif, mon entraîneur adjoint ou mon commis de Home Depot, tout le monde a une expérience ou des connaissances que je veux acquérir.

Ce qui devient de plus en plus évident pour moi, c'est le rôle que mes parents ont eu pour me former en tant qu’entraîneur et comme personne. Mon père est un perfectionniste rationnel et ma mère une femme de relations empathiques. Alors que je m'efforce toujours d'atteindre leur niveau de personnalité, je commence à réaliser la valeur des traits qu'ils m'ont conférés.

VC : Quel a été le plus grand obstacle pour vous dans votre carrière d'entraîneur et comment l'avez-vous surmonté?

SM : J’ai de la difficulté avec le mot obstacle. J’aime penser que c’est parce que j’ai une vision plus opportuniste des défis, mais il se pourrait très bien que je n’aie pas (encore) connu cette route difficile! Dans l'ensemble, le travail acharné et l'approche de ces obstacles comme une possibilité d'apprentissage aident à les transformer en étapes. Certes, je n'en suis qu'aux premiers pas de ma carrière et de ma vie.

VC : Vous étiez un joueur vous-même jusqu’à tout récemment, comment pensez-vous que le fait d’avoir joué aussi récemment vous aide en tant qu’entraîneur?

SM : Ça va dans les deux sens. Je pense pouvoir utiliser ces expériences pour aborder certains problèmes avec plus d'empathie. Je trouve cela particulièrement pertinent quand il s'agit de l'interaction entre le fait d'être un étudiant, un jeune de 20 ans et un athlète. C'est un tour de jonglerie et je pense que j'ai eu un succès relatif.

Cela étant dit, je me surprends à dire : « J'aurais aimé ça quand j'étais athlète » après un exercice ou une activité qui s’est moins bien déroulée. En tant qu'entraîneurs fraîchement sortis du jeu, nous devons nous rappeler que chaque athlète est très différent des autres et de nous-mêmes en tant qu'athlète. Vous entraînez vos athlètes, pas qui vous étiez en tant qu'athlète.

VC : En quoi le jeu diffère-t-il du travail d’entraîneur pour vous?

SM : Si vous demandez à mes joueurs, ce n’est pas la quantité que vous transpirez!

Je pense que c’est le sentiment de contrôle. Je me suis toujours senti assez en contrôle d'un match en tant qu'athlète et passeur, peut-être que c'était plus l'égo qu'autre chose. Je pense qu'en tant qu'entraîneur, vous faites confiance à vos athlètes pour contrôler le match, et que le travail que vous avez fait avant sera suffisant pour qu'ils réussissent. C'est quelque chose que j'essaie d’accepter, tout particulièrement d’enseigner cette confiance à mes athlètes.

Je me surprends actuellement à accepter les défaites avec beaucoup plus de difficultés que pendant ma vie d’athlète. Je cherche toujours à aller à la racine de ce problème et à le régler ou à le contrôler. Toujours ouvert aux suggestions!

VC : En tant qu'entraîneur des Trojans de SAIT, vous avez rapidement connu le succès, remportant une médaille à chacune de vos trois années là-bas, notamment une d'or. Comment avez-vous réussi si rapidement et comment pouvez-vous transposer cela à l'Université de la Saskatchewan?

SM : Au risque d'être un mauvais sujet d’entrevue, je décris rarement mon passage au SAIT comme un succès en termes de résultats. J'ai réussi à établir des relations, à développer le programme et à apprendre. J'espère avoir aidé certains athlètes à grandir en tant que joueur et individu, mais en termes de médailles, il y avait encore du travail à faire. Un travail que je pense que Dallas Soonias saura accomplir!

J'ai trouvé très peu de similitudes dans les deux emplois et leurs environnements. Je pense que ma capacité à être malléable et à abandonner une idée qui a peut-être fonctionné auparavant sera plus importante que de transmettre des informations aux Huskies. Je pense que si je peux rester cohérent sur mes valeurs quand elles sont testées, je pourrai connaître une partie du même « succès ».

La patience sera aussi essentielle pour atteindre un niveau de réussite similaire. Le recrutement et le développement sont très différents au niveau de l'ACSC et favorisent des changements plus rapides. Je pense que les choses vont prendre un peu plus de temps avec les Huskies, en particulier avec les expériences passées du programme.

VC : Avez-vous des intérêts particuliers en dehors du volleyball et du travail d’entraîneur et si oui, comment trouvez-vous l'équilibre entre cet intérêt et le volleyball?

SM : J'ai le sentiment que ma vie personnelle est un intérêt qui entre fortement en conflit avec le travail d’entraîneur. Ma fiancée et moi apprenons chaque jour et chaque saison ce qu'il faut pour que tout fonctionne, et nous n'avons même pas encore d'enfants! Attendez… peut-être que c’est un obstacle! La communication, le compromis et la planification excessive semblent être ce que j'ai retenu de mes collègues entraîneurs ayant beaucoup plus d'expérience dans ce domaine que moi.

VC : De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière d'entraîneur?

SM : En ce qui concerne ma carrière, je suis très fier d'avoir rejoint U SPORTS à l'âge de 28 ans, mais c'est surtout un accomplissement personnel. En termes d'événements ou de moments réussis, je me souviens très bien d'exemples d'athlètes qui s'ouvrent et expriment comment je les ai peut-être aidés sur ou en dehors du court. Ces moments m'ont frappé assez fort. Amener un homme de 18-24 ans à s'ouvrir et à partager une certaine vulnérabilité est assez puissant et ce n'est pas une mince affaire dans mon esprit!

VC : Quel est votre objectif ultime en tant qu'entraîneur?

SM : En ce qui concerne les résultats, il ne fait aucun doute que je veux un championnat U SPORTS et j'espère entraîner et gérer un programme très apprécié. Cependant, je pense que ma raison d’être est davantage fondée sur le fait d'aider les jeunes à grandir (même si je grandis aussi en même temps) et de créer quelque chose dont les gens sont heureux de faire partie.

Je me demande assez souvent si je désire ou si je peux diriger au niveau supérieur, que ce soit avec l’équipe nationale ou dans les rangs professionnels. À l'heure actuelle, je ne vois pas cela comme une étape nécessaire pour me réaliser, mais cette raison d’être semble changer de temps à autre.

VC : Avez-vous des conseils pour les nouveaux entraîneurs?

SM : Travaillez dur, les gens comptent sur vous. Bâtissez des relations saines au sein de votre communauté de volleyball, cela vous aidera personnellement, professionnellement, et rendra les choses beaucoup plus plaisantes. Apprenez de tout le monde, si vous êtes la personne la plus intelligente de la salle, changez de sujet ou changez votre approche parce que vous ne l'êtes pas.

VC : Qu'aimeriez-vous avoir su - conseils, soutien, éducation, etc. - quand vous avez commencé?

SM : Je pense que je serai mieux placé pour répondre à cette question dans 10 ans. Cependant, une chose que je voudrais remonter dans le temps et me dire, c'est de mettre mon égo de côté, puis de commencer à écouter et à apprendre.