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Profile d’entraîneure : Laurie Eisler

« Mettez-vous à l’épreuve en sortant de votre zone de confort et en vous exposant aux situations auxquelles vous ne vous sentez pas tout à fait prêt. »

Dans l’histoire du volleyball féminin U SPORTS, vous aurez de la difficulté à trouver une entraîneure avec un CV aussi étoffé que Laurie Eisler.

Entraîneure-chef des Pandas de l'Université de l'Alberta, Eisler est à la barre de l’équipe depuis 28 saisons, les menant à six championnats nationaux, dont cinq titres consécutifs, de 1995 à 1999. La saison dernière, elle a atteint la barre des 800 victoires en carrière, devenant seulement la deuxième entraîneure de volleyball féminin à atteindre cet impressionnant plateau.

En plus de ses six titres nationaux, Eisler a aidé les Pandas à remporter 11 titres de l’Association Canada West et 15 médailles nationales. Elle a été reconnue comme entraîneure de l’année dans son association à sept occasions en plus d’être honorée comme entraîneure nationale de l’année trois fois.

Eisler a aussi été entraîneure sur la scène internationale, notamment aux Jeux mondiaux universitaires  et aux Jeux olympiques d'été de 1996. Pour ses distinctions, l'entraîneure a été intronisée au Temple de la renommée des sports d'Edmonton en 2017.

Volleyball Canada a récemment eu l'occasion de s’entretenir avec Eisler sur sa carrière d'entraîneure en plus d’offrir quelques réflexions générales sur le métier d’entraîneur.

Volleyball Canada : Comment avez-vous fait la transition vers le poste d'entraîneure? Est-ce que c’est une idée à laquelle vous aviez déjà songé?

Laurie Eisler : Quand j'ai terminé ma carrière à l’Université de la Saskatchewan, j’avais un diplôme en éducation, mais je savais que je ne voulais pas me lancer en enseignement à ce moment-là. Notre entraîneur-chef Mark Tennant m'a donné l'occasion de travailler en tant qu'entraîneure adjointe en plus d'aider l'équipe au niveau administratif en organisant les événements que le programme a accueillis. J'ai occupé ce poste pendant quatre ans et j'ai entrepris une maîtrise des sciences en éducation physique avec une spécialisation en psychologie du sport. J'ai aussi pu être entraîneur-chef par intérim pendant une saison au cours de cette période alors que Mark partait en congé sabbatique. Cela m'a donné un aperçu très précoce de ce qu'était le poste d'entraîneure-chef, les bons moments comme les mauvais! Heureusement pour moi, le poste à l'Université de l'Alberta s’est ouvert en 1991 et j'ai eu l'occasion d’amorcer ma carrière ici à ce moment-là.

VC : Qui vous a appuyé dans votre cheminement? Avez-vous des mentors?

L. E. : J'ai eu de très bons entraîneurs tout au long de mon parcours de volleyball scolaire qui m’ont aidé à développer un respect pour le processus d'entraînement et un amour pour le jeu. J'ai compris très tôt que pour moi le meilleur côté de l'école était le sport et j'ai vraiment prospéré grâce aux possibilités offertes par ces entraîneurs.

Sans aucun doute, Mark Tennant de l'Université de la Saskatchewan a eu le plus grand effet sur ma vie. J'ai eu l’occasion de travailler pendant neuf ans avec lui en tant qu'athlète et entraîneure. Tout ce que j'avais besoin de savoir sur le travail d’entraîneur, j'ai appris de lui et je ne pense pas que j'aurais continué ma carrière sans ses encouragements, son soutien et ses conseils.

Depuis mon arrivée à l'Université de l’Alberta, j'ai travaillé en étroite collaboration pendant plusieurs années avec le Dr Lorne Sawula qui m'a non seulement apporté un grand soutien ainsi qu’à notre programme, mais qui a aussi un grand esprit et une grande passion pour le jeu. J'ai aussi beaucoup appris de mes nombreux collègues entraîneurs japonais et, à ce jour, j'ai la chance de travailler aux côtés de l'un d'eux, Naoki Miyashita!

Sandy Silver a été une véritable inspiration et une source de sagesse pour moi au fil des années et elle manque tellement à tout le monde qu'elle a touché. Elle était si forte et intelligente. Elle se souciait si profondément des gens de notre sport. Nous avons vraiment appris à nous connaître alors qu’elle était commissaire de l’Association Canada West pendant de nombreuses années et à ce titre, elle m'a fourni des conseils inestimables dans mes rôles au sein d’U SPORTS et des associations d'entraîneurs de de l’Association Canada West ainsi qu’avec mon implication chez Volleyball Canada, en particulier avec Équipe Canada.

VC : Quel a été votre plus grand défi dans votre carrière d'entraîneure et comment l’avez-vous surmonté?

L. E. : Je ne sais pas s’il s’agit d’un obstacle, mais le plus grand défi a probablement été d’équilibrer le fait d’être à la fois épouse, mère et entraîneure. Je ne pense pas que je pourrais saisir en quelques mots ce que cela amène comme défi, mais je dirai que je suis extrêmement chanceuse d’avoir un mari très solidaire ainsi que deux enfants formidables qui ont enrichi nos vies et nous ont aidés à garder les deux pieds sur terre. Le soutien offert par l'Université de l'Alberta a été complètement au-delà de mes attentes, car les directeurs sportifs et les doyens pour lesquels j'ai eu le privilège de travailler ont complètement soutenu ma carrière et compris les défis que représentait une famille. On m'a offert un soutien et de la flexibilité pour que cela fonctionne sachant qu'ils comprenaient notre contexte et les difficultés à trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.

VC : En 2019, vous êtes devenue seulement la deuxième entraîneure de volleyball féminin de l’histoire du sport universitaire canadien à décrocher 800 victoires. Comment vous êtes-vous sentie après avoir atteint cet objectif, et maintenant que vous avez connue autant de succès en près de 30 ans carrière?

L. E. : La meilleure partie de l'atteinte de ce plateau a probablement été l’attention donnée aux personnes qui faisaient partie du processus qui nous a conduits à ces victoires. J'ai eu le privilège d'être entourée de personnes incroyables, notamment des entraîneurs, du personnel de soutien, des thérapeutes étudiants et, bien sûr, des jeunes femmes incroyables que j'ai eu l'occasion de diriger. Aucun de ces succès n'aurait été possible sans eux et les rôles uniques qu'ils ont joués. En tant que programme, nous avons toujours été fiers d'avoir une formidable éthique de travail, de chercher constamment à nous améliorer et de ne jamais être satisfaits de l'endroit où nous en sommes. En tant que collectif, nous partageons le sentiment de «haine pour la défaite et d’amour pour la victoire», donc avec toutes ces 800 victoires, et même plus, il y a eu beaucoup de pertes qui ont laissé une marque et nous ont tous aidés à grandir dans le contexte du volleyball et dans la vie.

VC : Comment a été l’expérience de diriger l’équipe nationale de volleyball de plage aux Jeux olympiques de 1996

L. E. : Ce fut une expérience formidable de soutenir l’équipe féminine (Barb Broen et Margo Malowney) dans leurs derniers préparatifs pour les Jeux olympiques de 1996. Je les ai rejointes après qu’elles aient déjà accompli le plus dur, soit de se qualifier pour les Jeux! Mon rôle était de les aider à apporter des améliorations au cours des dernières semaines avant les Jeux et ce fut un honneur de faire partie de leur processus. J'étais nouvelle dans le volleyball de plage, donc ma concentration était un peu différente. J'ai beaucoup appris et j'ai énormément de respect pour les femmes qui jouent sur la plage. Ça les expose et les met au défi de manière si différente du volleyball intérieur. Ce sont des concurrentes féroces, fortes et indépendantes qui sont vraiment inspirantes à côtoyer.

VC : Après avoir lu votre article sur Innovating Canada intitulé « Pour les femmes, une carrière gratifiante d’entraîneure commence par le PNCE ( For Women, A Rewarding Coaching Career Begins with the NCCP) » Pouvez-vous développer sur ce que souhaitiez partager aux gens avec cet article?

L. E. : Je pense que les possibilités de diriger des athlètes offertes par l’ACE aux jeunes femmes pour les encourager à poursuivre une carrière d'entraîneure sont formidables. Récemment, U SPORTS a créé un programme de mentorat pour les jeunes femmes et je pense que cela amènera davantage de jeunes femmes à se sentir mieux préparées et soutenues dans la poursuite d'une carrière d'entraîneure. Je pense qu’il est essentiel d’augmenter le nombre de femmes entraîneures en les recrutant et en les encourageant tôt ainsi que leur offrir des expériences d’entraîneures où elles sont soutenues financièrement et sous la direction d’un(e) mentor(e).

VC : Avez-vous remarqué si la diversité dans le sport s’améliorait au fil de votre carrière? Comment peut-on poursuivre cette amélioration?

L. E. : Je pense que nous avons un long chemin à parcourir. Les femmes sont encore très sous-représentées chez les entraîneurs et au sein des autres postes de direction dans notre sport. Je ne crois pas non plus que nous reflétons la société canadienne. Le volleyball devient de plus en plus un sport que seuls les privilégiés de notre société peuvent pratiquer en raison des coûts de jeu à tous les niveaux (école, club, équipe provinciale, nationale). Cela a limité notre portée dans la communauté et avec le contexte dans lequel nous nous trouvons actuellement (COVID-19 et son incidence sur l’économie), ce ne sera pas plus facile! Collectivement, nous devons trouver des solutions à certains très vieux problèmes et nous engager à changer nos habitudes.

VC : Avez-vous des intérêts particuliers en dehors du volleyball ou du métier d’entraîneur(e) et, si oui, comment maintenez-vous l’équilibre en ces intérêts et le volleyball?

L. E. : Mes intérêts en dehors du volleyball pour les 23 dernières années ont été ma famille! Nos deux enfants ont été très impliqués dans le sport alors quand je n'étais pas au gymnase, je les aidais à les soutenir dans leurs activités que ce soit sur le terrain de golf, le terrain de baseball, la patinoire, ou encore, de retour sur le terrain de volleyball!

VC : De quoi êtes-vous le plus fière de votre carrière d'entraîneure?

L. E. : Je suis fier de notre famille chez les Pandas. Nos anciennes font un travail incroyable et améliorent leurs communautés partout dans le monde! J’ai le privilège d’avoir joué un rôle dans leur vie et je suis très fière de leur force et de leur volonté de redonner et de contribuer là où elles en ressentent un besoin.

VC : Quel est votre plus grand but en tant qu’entraîneure?

L. E. : Je m'efforce toujours d'apprendre et de m'améliorer dans ce que je fais, chose que je demande de tous nos employés. Je voudrais laisser le programme de volleyball des Pandas dans une position solide sur les plans compétitif, financier et du développement, de sorte qu’au moment où je ne serai plus là, personne ne le remarquera. Le programme poursuivra non seulement son cours, mais grandira, progressera et continuera à s’améliorer!

VC : Avez-vous un conseil pour les nouveaux entraîneurs?

L. E. : Les entraîneurs s'améliorent en entraînant! Trouvez diverses occasions d'apprendre et de grandir. Relevez le défi en sortant votre zone de confort et en vous exposant à des situations auxquelles vous ne vous sentez peut-être pas tout à fait prêt. Trouvez un mentor en qui vous pouvez avoir confiance et sur lequel vous pouvez compter pour vous soutenir, vous mettre au défi et vous guider. Entourez-vous de personne en qui vous avez confiance, des personnes qui vous aident à grandir et qui vous font rire! Le travail d’entraîneur(e) est si dur et si intense, il est important d’en profiter et d’être parmi des personnes qui non seulement vous soutiennent, mais qui rendent votre vie meilleure! N'arrêtez jamais d'apprendre ou de grandir. Il n'y a pas de raccourci pour atteindre l’excellence dans ce que vous faites. Il existe de nombreuses façons de compter jusqu'à 10, alors remettez en question vos propres conceptions ou traditions et ouvrez-vous à d'autres façons de faire les choses et de résoudre des problèmes.

VC : Qu’auriez-vous aimé avoir - conseils, support, éducation, etc. - au début de votre carrière?

L. E. : J'aurais aimé avoir plus d'expérience et de sagesse en tant que leader. Je pense que bon nombre des erreurs que j'ai commises au début de ma carrière étaient liées à ce déficit dans ma préparation. Le travail d’entraîneure va bien au-delà des aspects physiques, mentaux, techniques et tactiques du jeu. Apprendre à diriger un groupe diversifié de jeunes femmes et les aider à devenir les meilleures personnes possibles sur et en dehors du terrain a été quelque chose dont j'avais besoin et que je continue de découvrir au fil des ans.

 

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Laurie Eisler