06 janv. Général
Créer des ponts pour les nouveaux arrivants afghans en Nouvelle-Écosse à l'aide du volleyball
Pleins feux sur la communauté : Une série d’histoires mettant en lumière les communautés bénéficiaires des subventions de l'Initiative le sport communautaire pour tous (ISCT) autour de la pratique du volleyball. Ce volet du Programme de soutien au sport vise à éliminer les obstacles et à augmenter la participation sportive des groupes sous-représentés.
Pour les nouveaux arrivants afghans en Nouvelle-Écosse, le volleyball est bien plus qu’un simple sport, c’est devenu un véritable pont vers l’intégration et l’appartenance à la communauté.
Lui-même réfugié afghan, Hadayat Rahimi a connu les défis de devoir s'installer dans un nouveau pays d'accueil. Fort de cette expérience, il a compris tout le potentiel du sport pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants afghans en Nouvelle-Écosse. Rahimi a découvert que le volleyball n’était pas seulement un moyen de rester actif physiquement, mais aussi un outil puissant pour créer des liens entre les personnes.
« Le sport m’a grandement aidé, tout comme il a aidé de nombreuses autres personnes ici à rester en forme physiquement, mais aussi à s’adapter en douceur à un nouvel environnement et à conserver une bonne santé mentale, explique Rahimi. Je pratiquais le volleyball en Afghanistan et j’ai continué à jouer ici avant de débuter ma carrière d’entraîneur au Scotia Junior Volleyball Club.
Pendant la période difficile où je m'installais dans une nouvelle terre d'accueil, j’ai trouvé que le volleyball était un excellent moyen de me connecter avec cette nouvelle communauté et de faciliter ma transition vers ma nouvelle vie »
Financé par l'Initiative le sport communautaire pour tous (ISCT), le programme offre aux enfants et aux adultes la possibilité de s’initier au volleyball, quel que soit leur âge ou leur niveau d’expérience. Grâce à la subvention, les coordonnateurs du programme ont pu acheter de nouveaux ballons de volleyball et louer des gymnases pour rendre le programme et la pratique du sport aussi accessible que possible.
Pour de nombreux participants, comme Masih, âgé de 17 ans, ce programme est devenu le point fort de leur semaine.
« Participer au programme de volleyball a été une grande et belle aventure », raconte Masih.
« J’étais nerveux au début parce que je ne connaissais pas bien ce sport et que je ne connaissais personne, mais l’entraîneur et les autres jeunes m’ont fait me sentir le bienvenu. Désormais, je souhaite m’entraîner davantage, car je me sens plus confiant et plus heureux dans ce sport que j'aime et où je me fais de nouveaux amis ».
Coordonnateur du programme, Rahimi explique que les participants qui sont âgés de cinq ans jusqu'à la quarantaine, apportent chacun une perspective et une histoire uniques au groupe. La diversité des âges et des parcours de vie est définitivement un aspect clé du succès du programme.
« Grâce à ce programme, j’ai pu constater que les participants se sentent plus connectés et à l’aise en Nouvelle-Écosse, réfléchit Rahimi. Beaucoup d’entre eux ont vécu des situations difficiles, donc une activité familière comme le volleyball leur donne un sentiment de normalité et de joie. Ce n’est pas seulement une question de sport, c’est une question d’amitié et de réseau de soutien. »
Un autre exemple de réussite du programme est celui de Rahmatullah Sukoot, un ancien responsable des droits de la personne en Afghanistan, qui a vécu de près les conséquences de la guerre. Pour Sukoot, le volleyball a été une source de joie et de connexion, en plus d'aider sa famille et lui-même à s’adapter à la vie au Canada.
« Arrivé ici avec un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique, le volleyball a été la source de la gestion de ma santé mentale, explique-t-il. J’ai emmené mes enfants jouer avec moi, et ce temps passé ensemble m’a énormément aidé à m’installer, à m'immerger et à ressentir un sentiment d’appartenance avec ma nouvelle communauté ».
Pour environ 90 % des participants, le programme a changé leur vision de leur vie en Nouvelle-Écosse. De nombreux parents, comme Sukoot, soulignent que ce programme a aussi transformé la confiance et le bien-être de leurs enfants. Rahimi et son équipe envisagent désormais d’élargir le programme en impliquant d’autres communautés culturelles de nouveaux arrivants et en mettant l’accent sur l’intégration des femmes, souvent confrontées à des défis spécifiques.
« Nous espérons collaborer avec Volleyball Nova Scotia pour évaluer les joueurs et identifier les talents qui pourraient atteindre les niveaux provincial ou national. Une telle réussite inspirerait un immense sentiment de fierté et d’appartenance pour toute la communauté », conclut Rahimi.
En plus de son implication dans le volleyball, Rahimi a récemment lancé l’organisme à but non lucratif Compassionate Community Network (CCN), visant à soutenir les nouveaux arrivants et les communautés marginalisées en favorisant les connexions sociales et leur inclusion. À travers des initiatives comme celle-ci, CCN travaille à créer un environnement où chacun se sent chez soi au Canada.